Bau ✘ Got the world in my right pocket smoka'

qui je suis maintenant
   C'est un bulldozer, un monster truck sans les freins. Le genre de gars qui refuse d'être deuxième, refuse de perdre et refuse même d'admettre une défaite inévitable. Le genre de gars qui fonce tête baissée vers ses problèmes et les résout de manière brutale, souvent maladroite. C'est son orgueil, démesuré, disproportionné. On le voit quand il entre dans un bar ou dans une toilette publique, on le sent a travers ce parfum Armani trop fort. C'est la fierté et l'arrogance qu'on ne peut accumuler en une seule vie, une certaine amertume a travers ses blagues méchantes et son sourire narquois. Mais quelque part, comme tous les hommes de fers qui peuplent cette planète, y'a un petit gars qui n'a jamais eu d'enfance si ce n'est au service des cartels avec les autres gamins de son âge. Vous les connaissez, les cartels du sud. Ils remettent un flingue entre les mains d'un petit gars de dix ans, pointent un méchant de l'autre côté de la rue et le tour est joué. Il n'en fallu pas beaucoup pour que Bau s'épanouisse dans ce milieu et devienne l'homme qui tend le pistolet, l'homme qui pointe les méchants. Le méchant. Dans ce milieu, avoir les mains propres est synonyme de faiblesse... Et d'appauvrissement. Trois? Quatre? Il se souvient de leurs visages le soir en se couchant, met ses écouteurs dans le tapis en grimpant dans son lit pour ne pas les entendre crier, supplier. Ça ne laisse personne de marbre, pas même lui. Mais il le fallait. «C'est eux ou nous». Plus qu'une phrase, un mantra. La philosophie des cartels. Il lui faut de l'argent. Plus d'argent. Il est endetté jusqu'au cou, sa mère, a Albuquerque, se fait vieille et commence a nécessiter des soins qu'il ne sait pas comment payer. Son business ici doit fonctionner. Devra. Toujours. Fonctionner. Quand il sera riche, quand il fera du fric comme de l'eau, il ira là-bas et sauvera tous ces gamins qui, comme lui, sont prisonniers du business. Il leur fera bâtir une maison, un orphelinat, un chez-eux ici même a Red. Il leur paiera leurs études, les nourrira, les protégera de quiconque voudrait leur faire porter une fois de plus une arme trop grosse pour leur petites mains. Il est trop tard pour lui. Il ne connaît que ça. Mais eux, eux peuvent encore s'en remettre. Oublier. C'est sa raison de vivre, ce qui fait la différence entre lui et les mecs abjects qui font son entourage.